13/01/2020 : MARGUERITE
Je crois que j’ai tout lu d’elle.
Elle a agacé, beaucoup se sont moqués de son écriture minimaliste et maniérée. J’ai profondément ancré en moi “Le marin de Gibraltar”, “Les petits chevaux de Tarquinia”, “Un barrage contre le Pacifique”, “La douleur”, “Hiroshima mon amour”, “India song” et sa musique envoûtante… et tant d’autres. J’aimais son étrangeté, son inadaptation à ce monde sordide, ses excès dans l’amour, la clope, l’alcool, qui l’ont rongée, son nom de scène emprunté à un vignoble. Et cette incroyable faculté à mettre à nu notre essence, comme une mélancolie, une “saudade”, une aspiration à l’ailleurs, le frôlement de l’aile de l’ange.
Elle me manque et je tombe aujourd’hui sur ce texte paru dans Le Matin du 4 juin 1986 : ” Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumés et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne.”.
Marguerite, tu le savais déjà ?