04/03/2020 : CANNIBALISME
Il est des jours où l’ennui s’étale à force de regarder sans voir d’où l’ennemi viendra. Je ressens son mufle puissant, son odeur fétide de glutamates frelatés. Je le sais prêt à fondre sur nous, dès que nous présenterons la faiblesse de notre flanc.
Mais il est invisible. Je ne suis toujours pas coronafrelaté ni coronaviré, ni coronatoussant.
L’ambiance est celle d’un siège. En tant que bobo non coronatouché, je suis allé à la Biocoop. Les caddies étaient pleins, les rayons en partie vidés. La caissière m’a dit qu’ils étaient sur les dents depuis 3 jours à tenter de les regarnir mais que ce n’était rien en comparaison des GMS style Carrouf où les rayons de pâtes, riz et autres féculents ont été vitrifiés. Je ne suis pas allé vérifier, trop risqué.
J’ai mangé au restau de la Biocoop avec Fabrice. On a été réglo, pas de serrage de mains ni de bises. Presque pas de queue. Et comme un suspens en l’air chez les Végans quand nous parlions tout fort du coronavirus.
Aucune nouvelles des personnes consignées dans le « cluster » Auray-Crac’h-St Philibert-Carnac. On m’a cité des cas de cannibalisme mais je crois que c’est un peu exagéré.
De toute façon, aujourd’hui 13 foyers en France, et Sibête nous a dit que nous allions passer au stade 3.
Bienvenue, vous allez connaître, vous aussi, les cinémas fermés, les spectacles ajournés, les réunions reportées, les saluts distants, les caddies débordant de pâtes.