5/10/2020 : TOUS DES SALAUDS ! Partie 1
Je sais, c’est un poil caricatural mais je ne vois pas pourquoi il n’y aurait que le gouvernement qui pourrait se permettre des éléments de langage simplifié.
Donc, si je me résume, pour faire du profit, il faut vendre.
Pour faire des produits à vendre, il faut des travailleurs, des équipements de production, de l’énergie et des matières premières.
Pour vendre ces produits, il faut des acheteurs.
Pour continuer à vendre, il faut que les produits vendus ne soit plus utilisés. Donc on les obsolète rapido et on crée de nouveaux besoins. Et on jette les produits vendus remplacés par de nouveaux.
On appelle ça un cercle vertueux (rires).
Pour que ça marche, il faut un réglage au poil. En effet, les produits à vendre doivent être achetés par le maximum de personnes. Or les pauvres sont incomparablement plus nombreux que les riches, c’est d’ailleurs le principe : beaucoup de pauvres qui enrichissent très peu de riches. Il faut donc que les produits à vendre soient achetés par les pauvres. Ces produits ne doivent pas être trop chers. Faut tirer sur les coûts de production, dont l’énergie, les matières premières et les travailleurs.
Pour les travailleurs, c’est la quadrature du cercle vertueux (rires). Faut pas trop les payer, mais assez pour qu’ils achètent. Des petits malins ont fait travailler les très très pauvres dans les pays très très pauvres vu que l’énergie pour ramener ici les produits fabriqués là-bas ne coûte pas grand-chose. Sauf que ces salauds (les premiers) ont leur niveau de vie qui augmente grâce à nous et donc leurs salaires. On a commencé par la Chine, on en est à l’Ethiopie, où va-t-on aller bientôt parce que la Terre, elle est limitée et le nombre de pays très très pauvres aussi ? Bon, on a un peu de marge grâce aux enfants et aux Ouïghours qui travaillent pour quasi rien. Et puis on aura les robots et l’intelligence artificielle après. De ce côté-là, ça baigne.
Sauf que les travailleurs d’ici qui ont leur boulot pris par les travailleurs de là-bas, et bientôt les machines, se retrouvent au chômage, et qu’ils ne peuvent donc plus acheter les produits qu’on leur propose. Salauds de chômeurs (les deuxièmes), ils profitent des aides sociales, faudrait les forcer à travailler à pas cher, ça éviterait d’aller là-bas parce que c’est compliqué à gérer à distance et puis ces pays sont moins fiables… Mais si on les paye moins, ils pourront moins acheter…. Pffff, l’économie, Monsieur, ce sont des arbitrages difficiles, des curseurs aux réglages très fins, un équilibre instable entre rapacité et rapacité, une affaire de spécialistes.
On peut gratter sur les matières premières : elles sont dans les pays très très pauvres en général et donc le coût des travailleurs… je ne recommence pas le topo.
Ah ? Ça pollue ? C’est bien dommage mais comme ce n’est pas chez nous…
Ah ? Ça s’épuise ? Pas grave, on en utilisera d’autres, on pourra même recycler plus, ces salauds d’écolos (les troisièmes) vont trop kiffer.
L’énergie c’est itou. Le pétrole ne coûte vraiment pas cher, parfois avec des prix négatifs, y’a encore des réserves.
Ah ? Ça émet des gaz à effet de serre ? Et ils ne restent pas dans les pays très très pauvres comme la pollution ? Et la Terre se réchauffe ? C’est un peu gênant mais, en gros, « rien à fout’e ». Ça va prendre un peu de temps et d’ici là, j’aurais pris l’oseille et avec, je vais me payer une île bunker avec du relief contre la montée des eaux où j’irais quand ça cramera, je prendrais l’apéro peinard sous les palmiers pendant que les salauds de pauvres (les quatrièmes) se la foutront sur la gueule parce qu’ils ne pourront plus vivre chez eux.
Elle était pas belle la vie ?
Mais le Covid-19 est arrivé. Le grain de sable…